Après vous avoir livré nos différentes émotions et impressions à la suite de notre retour de voyage autour du monde, nous avons eu envie de vous proposer un dossier complet sur le sujet de la « gestion du retour ». Nous sommes donc partis à la rencontre d’autres voyageurs afin qu’ils nous livrent leur expérience.

Pour cette première entrevue, Pierre et Alexandra ont eu la gentillesse de répondre à nos questions. Vous pourrez retrouver leurs aventures plus en détails sur leur blog : https://onholidaysagain.com/

Quelques lignes de présentation

Nous sommes Pierre & Alexandra, du blog voyage On holidays again, un couple de trentenaires suisses, mariés depuis quinze ans. Un jour, nous avons décidé de tourner une page de nos vies et de partir faire un tour du monde, à notre façon, c’est-à-dire cosy et confortable. Alexandra a donc quitté son emploi à la banque et nous sommes partis pour plus de cinq mois à travers la planète. Nous voulions vraiment, par ce voyage, nous vider la tête, visiter des pays que nous avions toujours voulu visiter sans en avoir le temps et surtout vivre à deux et à notre rythme au gré de nos envies.

Comment vous êtes-vous sentis après votre voyage autour du monde ?

Le jour du retour

En un mot : Aïe ! Dur, dur le retour. Il faut dire que nous avions emménagé dans notre appartement seulement quatre jours avant de partir en tour du monde. Si bien que même de retour, nous nous sentions déracinés. Retrouver notre pays si calme et froid a également été un choc !

La première semaine

Pour amortir le choc du retour en Europe, le climat glacial et les mines tristes, nous avions réservé une maison dans le Finistère pour aller visiter cette belle région. Une sorte de « sas de décompression » entre être de retour en Europe, mais encore se sentir un peu en voyage. Nous sommes donc repartis sur les routes pour la Bretagne, après 2 semaines en Suisse.

Le premier mois

Aïe ! Aïe ! Aïe ! Passé le plaisir de retrouver nos amis, la vie ici nous a paru si mécanique et froide [et là, on ne parle pas de climat] ! Sans parler de l’absence de couleur. Dans les pays que nous avons traversés, chaque jour apportait son lot de surprises et de couleurs. Une fois de retour, ceci s’est traduit par une sensation de manque. C’est quelque chose de très fort.

Un spleen s’est installé, nous étions en « manque ». La liberté, être stimulés chaque jour par une nouvelle découverte/nouvelle aventure, tout ça nous manquait terriblement. La coolitude des gens nous manquaient aussi. En Australie, rien n’était grave, rien n’était stressant, c’était très tranquille. De retour en Suisse, même si notre pays est magnifique, le stress a vite retrouvé sa place malheureusement. Nous nous sommes donc mis à plancher sur un futur road trip de trois semaines dans l’Ouest américain.

6 mois après

Six mois après, la tête est encore dans les nuages par moment. Le spleen s’est atténué, mais les souvenirs remontent si souvent à la surface ! Ne serait-ce que de revoir notre album sur l’Australie nous faisait monter les larmes. Bien sûr nous sommes retournés à nos emplois et nous avons repris une « routine » plus traditionnelle,mais le manque est toujours là, dans le cœur. Partir aussi longtemps et aussi loin, ça a été ouvrir la boîte de Pandore. Nous avons goûté à une vie « autrement » et cette vie nous manque. Nous avons donc commencé à plus découvrir notre région, en partant se balader. Et nous avions notre road trip dans l’Ouest américain qui arrivait, enfin de nouvelles aventures !

1 an après

Alexandra vient de fêter ses un an de reprise de travail. Autant le dire, on ne va pas souffler de bougies ! Nous sommes déjà repartis en voyages à plusieurs reprises depuis notre tour du monde, toujours en quête de ce goût de l’aventure et de la découverte qui nous manque toujours. Nous avons pris une décision, ce voyage que nous avons fait, n’était qu’un début. Une autre vie est possible !

Le blues du retour : info ou intox ?

Pour nous, c’est très clairement vrai ! Nous avons d’ailleurs écrit un article sur le sujet pour raconter plus en détails notre ressenti. Ça faisait du bien de le partager et nous avons pu constater que nous étions nombreux à en souffrir. Comme nous l’écrivons dans l’article, pour contrer cette effet spleen, tu te rues sur la « comfort food » et la Bretagne a été fatale pour ça [imagine entre crêpes délicieuses, bières délicieuses et autres choses délicieuses que seule la Bretagne peut t’offrir… !], il a fallu qu’on mette en place une hygiène de vie pour reprendre le dessus.

Avec du recul, referiez-vous les mêmes choix en termes d’organisation, d’itinéraire, de préparation, de budget ?

Nous aimons les voyages cosy. Nous aimons avoir du confort, une douche, un bon lit où dormir, entre autres. Pour assurer ça, nous avons réservé l’intégralité de nos hôtels avant de partir, par nous-même. La plupart en annulation gratuite pour se laisser quand même une marge de manœuvre au besoin. Nous nous étions fixé un budget quotidien pour la chambre et un autre pour les autres dépenses et nous avons surveillé ça via une appli durant tout le voyage. À la fin des plus de 160 jours, nous avions 5 $ de marge sur le budget fixé !!! Cela nous a appris à faire plus attention et à mieux savourer ce que nous nous offrions donc nous sommes super positif sur cette expérience. Pour les hôtels, tout réserver à l’avance peut paraître fou, mais nous n’avons rien regretté, c’est un système qui nous convient très bien ! Nous avons dû changer un hôtel sur l’ensemble des séjours. La clé a été de voyager en prenant le temps. En plus, une partie de voyage se déroulait à Hawaii qui est une destination assez chère et en plus nous y passions un mois durant les fêtes de Noel et Nouvel-An. Les prix sont donc encore plus chers mais surtout les disponibilités sont limitées. Sans réservation longtemps à l’avance on aurait eu de très mauvaises surprises.

Concernant l’itinéraire, nous referions exactement pareil, sauf que nous partirions beaucoup plus longtemps et que nous ne rentrerions jamais ! Blague à part, nous passions par trois pays : Singapour, Australie et Etats-Unis. Autant dire qu’en Australie et aux Etats-Unis il y a de quoi faire et visiter. Là maintenant, si tu nous disais qu’on pourrait à nouveau partir cinq mois, on serait capable de repartir en Australie et aux Etats-Unis, tant il y a encore à découvrir.

Que vous a apporté ce voyage ? Etes-vous les mêmes en rentrant ?

Comme on l’a évoqué plus haut, ce voyage nous a permis de goûter à une autre façon de vivre, plus cool et plus colorée. Nos échanges avec les locaux nous ont également beaucoup apportés. Nous revenons avec une part d’eux dans nos bagages. De plus, nous avons vécu avec deux valises pendant plus de cinq mois, nous nous sommes donc bien rendu compte à quel point nous vivons dans l’opulence chez nous. C’est bien simple, depuis nous n’arrêtons pas de nous séparer de nos affaires pour simplifier notre vie. C’est une super démarche qui fait un bien fou !

Et pour Alexandra, jamais elle ne s’était imaginée pouvoir être capable de partir voyager aussi longtemps. C’est quelque chose qui lui faisait peur et même si nous avions tout blindé avant notre départ, l’anxiété était très présente. C’est sûr que ce voyage l’a complètement changée ! Elle se risque un peu plus à partir à l’aventure et potentiellement tout quitter pour partir ailleurs ne lui fait [presque] plus peur !

Envie de repartir ?

Où est-ce que nous signons ??