Après vous avoir livré nos différentes émotions et impressions à la suite de notre retour de voyage autour du monde, nous avons eu envie de vous proposer un dossier complet sur le sujet de la « gestion du retour ». Nous sommes donc partis à la rencontre d’autres voyageurs afin qu’ils nous livrent leur expérience.

Pour ce cinquième interview, nous avons souhaité vous présenter Benoît. Vous pouvez également suivre ses aventures sur son blog : http://desyeuxplusgrandsquelemonde.com

Quelques lignes de présentation

Je m’appelle Benoît, j’ai 30 ans depuis 12 ans et aujourd’hui, je suis Blogueur Voyage Professionnel en formation de Coaching Pro.

Je suis parti en tour du monde à la suite de deux années passées au Maroc pour un autre métier. C’était en 2014 : 5 ans déjà. J’ai pris 11 mois sabbatiques avec l’entreprise avec laquelle je travaillais à l’époque et en posant des congés complémentaires, c’est presqu’un an que j’ai passé sur la route. Je suis parti quelques jours après le départ de mon congé et suis revenu une semaine avant de reprendre mon travail initial : c’était rythmé !

En partant, je réalisais un rêve et aussi un challenge. Faire un voyage au long cours me trottait dans la tête depuis de nombreuses années et partir en solo me permettait de sortir de ma zone de confort et aussi de me tester. Aurai-je assez de courage ?

Comment t’es-tu senti après ton voyage autour du monde ?

Le jour du retour

Mes meilleurs potes sont venus m’accueillir à l’aéroport avec un bon sandwich jambon de pays fromage et une bouteille de rouge : bonheur ! Je crois que la première chose que je me suis dite, c’est « je l’ai fait ! » et très vite cette zénitude que je ressentais déjà sur sur la route, s’est transformée en plénitude. J’étais content d’être là et de retrouver mes proches : j’étais heureux d’avoir réalisé mon rêve.

Le premier mois

Après la première semaine, voire le premier mois, j’étais toujours aussi heureux. Sentiment de plénitude conservé, toujours un grand plaisir de retrouver mes amis et ma famille même si, je dois bien l’avouer, il m’a semblé bien difficile de pouvoir partager réellement mon expérience avec des personnes qui vivaient déjà très peu le voyage. En tout cas, tout se passait au mieux et même le retour au travail s’est très bien passé avec un bel accueil de mes collègues.

6 mois après

6 mois plus tard, je dois bien préciser que j’avais rencontré un amour. Alors tout allait au mieux ! La découverte d’une nouvelle personne, la redécouverte de moi-même à travers elle, nous avons vécu de très bons moments et déjà des idées de nouveaux voyages germaient.

Arrivé en avril, ma soif d’aventure me poussa à investir dans un van aménagé et nous repartions sur la route dès que nous le pouvions. En revanche, j’avais mis le blog de côté à ce moment-là.

1 an après

Que faire ? J’avais un travail qui ne me passionnait plus et une soif de nouveautés et d’aventures de plus en plus grande. Jusqu’où cela me mènerait-il ?
Je la fais courte mais après 1 an et demi, j’ai choisi de partir de l’entreprise avec laquelle j’avais passé 16 ans ! D’autres aspirations, des envies de repartir de plus en plus fortes malgré de beaux voyages en Afrique du Sud et à Cuba et une envie de me lancer en solo. L’aurais-je fait sans ce tour du monde ?

Le blues du retour : info ou intox ?

Personnellement, je n’ai pas ressenti le blues du voyage car j’avais choisi de revenir [j’aurais pu choisir de continuer] donc aucune frustration de ce côté-là. J’aurais pu ressentir un certain manque de partage avec mon entourage qui s’est finalement assez peu intéressé à mes aventures, tout ça par rapport à l’intensité de cette expérience. Cependant, je l’avais déjà vécu plusieurs fois : quatre expatriations, ça aide à comprendre que nous sommes seuls à vivre cette expérience et qu’elle ne nous parle qu’à nous ! Il m’arrive de rencontrer d’autres voyageurs et la connexion est quasi immédiate : vous comprendrez bien pourquoi.

Avec du recul, referais-tu les mêmes choix en termes d’organisation, d’itinéraire, de préparation, de budget ?

Très peu de préparation pour moi ; j’ai tout fait un mois avant de partir et ce fut très rudimentaire : les billets d’avion principaux et hop !

Cependant si je devais recommencer [quand je repartirai devrais-je dire…], en effet je ne me lancerais pas de la même façon. Mon rêve est de partir en voyage lent comme un mode de vie. J’aimerais me donner la chance de rester dans des endroits que j’aime, travailler, découvrir, les vivre plus que les voyager. Quand il sera temps, je repartirai pour une nouvelle découverte, pays après pays pour donner à ma vie la richesse de l’exploration et de l’adaptation régulière, apprendre de nouvelles langues, comprendre de nouvelles cultures en prenant le temps.

Que t’a apporté ce voyage ? Es-tu le même en rentrant ?

Ce tour du monde m’a énormément apporté : une meilleure confiance en moi, une meilleure maîtrise des langues étrangères que je parle, une prise de conscience sur les choses essentielles de la vie, une plus grande simplicité dans la vie que je mène aujourd’hui, dans les relations humaines qui ponctuent ma vie, une meilleure confiance dans l’autre, une plus grande tolérance en général, des connaissances sur le monde et ses habitants, une meilleure compréhension sur ce qui me rend heureux… TELLEMENT ! Ce n’est bien entendu pas exhaustif.

Envie de repartir ?

Bien sûr ! J’y travaille. En fait j’y suis, tranquillement, à mon rythme ; non plus comme un « tour du monde » mais comme un mode de vie.