Jour 1 : vendredi 15 septembre 2017

De Banyuwangi à Probolinggo

12.5 km

La façon la plus aisée de se rendre de Banyuwangi à Probolinggo est de prendre le train. Nous avions réservé nos billets un mois et demi auparavant sur le site Tiket.com, sans encombre. Nous sommes en classe Bisnis, la seconde classe sur trois : le confort est très correct avec de l’espace pour étaler ses jambes et des prises électriques. Que demander de plus ! Les paysages sont sublimes tout le long du chemin et nous arrivons à l’heure, à 13h16.

L’objectif de cette journée est grand : réussir à rejoindre le village de Cemoro Lawang, situé au pied du volcan Bromo SANS se faire arnaquer ! Au vu des différentes expériences que nous avons pu lire sur les forums et blogs, cela relève de l’exploit et c’est donc tout naturellement l’étape de notre séjour en Indonésie que nous craignons le plus.

Nous allons gâcher le suspense : nous avons réussi ! Toutefois, comme nous le répétons régulièrement, l’information et la préparation sont les clés du succès. Nous avions lu et relu avis, commentaires, techniques avant de finalement opter pour celle du blog VoyageDesFruits que nous en profitons pour remercier !

Étape 1 : Se rendre à la gare routière située à plus de six kilomètres

Il est impératif de résister aux offres des « gentils monsieur » qui essayent de vendre un transport direct jusqu’à Cemoro Lawang. Nous les remercions poliment et nous nous dirigeons vers les minibus jaunes, appelés bemo, avec un « D » à l’arrière et stationnant à la sortie de la gare.

Lorsque l’on nous demande où nous souhaitons aller, nous prenons soin de ne surtout pas mentionner la gare de bus car l’arnaque courante est d’emmener les touristes dans une fausse gare. Nous demandons à être déposés au « Lava Lava Hotel », situé à quelques mètres de la gare routière et pour cela nous payons le tarif local de 5,000 IDR par personne.

Étape 2 : Prendre un minibus pour Cemoro Lawang

Nous passons devant la gare de bus, jusqu’à une placette où nous trouvons des minibus alignés devant des échoppes et restaurants. Un minibus coûte 550,000 IDR à diviser par le nombre de personnes dedans [maximum 15]. Nous avons fait en sorte d’arriver au plus tôt à Probolinggo afin de pouvoir nous armer de patience et attendre un maximum d’autres voyageurs pour réduire les coûts. Nous attendons deux heures mais étions cependant prêts à attendre plus longtemps si les autres personnes avec nous n’avaient pas insisté pour partir à neuf.

Étape 3 : Rouler vers Cemoro Lawang

Le trajet dure une heure sur des routes sinueuses mais le paysage est incroyable. Nous nous attendions à payer le droit d’entrée dans la ville de 10,000 IDR mais personne ne nous l’a finalement demandé. Nous supputons que notre chauffeur ait fait exprès de prendre un sens interdit pour rentrer dans la ville et ainsi éviter les péages.

Ravis de ce succès, nous avons ensuite dû régler le problème de l’hébergement car ce n’est vraiment pas le point fort de Cemoro Lawang. Les guesthouse offrent toutes la même chose : des chambres miteuses, sans garantie d’eau chaude ni bon WiFi. Heureusement, nous n’avions comme seule attente de séjourner au plus près du départ de la randonnée du lendemain.

Nous avons terminé la soirée en admirant le coucher du soleil depuis le point de vue de l’hôtel « Cemara Indah » et avons dîner au célèbre Café Lava, l’un des seuls restaurants du village. Il y fait chaud [à la différence de la température extérieure], il y a du WiFi et les prix ne sont pas si exorbitants [23,000 IDR pour un plat ; 10,000 IDR pour un soft].

Jour 2 : samedi 16 septembre 2017

Coup de foudre !

18.1 km

Départ à 3h15 dans la froideur nocturne pour admirer le lever du soleil au-dessus des volcans Bromo, Batok et Semeru. S’y rendre à pied n’est apparemment pas l’activité favorite des nombreux touristes présents sur le village : nous ne croisons que deux autres personnes alors que les jeeps et les motos taxis défilent sous nos yeux.

Nous empruntons la route menant à l’hôtel « Cemara Indah » puis longeons la route : la suite n’est pas difficile, c’est toujours tout droit. Sinon, le détail du chemin est accessible sur l’application gratuite ViewRanger.

Aucune difficulté majeure pour cette « randonnée » donc, mise à part le fait de la réaliser dans le noir. Arrivées en bout de route, les jeeps descendent leurs passagers et c’est un peu la cohue dans les quelques marches qui permettent d’atteindre le premier point de vue appelé Seruni Point. D’ici, nous voulons poursuivre notre ascension vers le point de vue supérieur, King Kong Hill : nous avons cependant quelques difficultés à trouver le chemin. Quelques stands et échoppes proposent café et sucreries et les locaux essayent de nous faire croire que nous ne pouvons pas monter plus haut. Heureusement, un guide nous montre l’accès : à partir de là, il s’agit d’un chemin de trail dans une végétation dense mais sans grande difficulté non plus.

Dans le noir, nous distinguons la silhouette des volcans sous un ciel étoilé des plus magnifiques car aucune source de lumière ne vient compromettre leur contemplation. Il nous aura fallu 1h10 de marche pour rejoindre King Kong Hill depuis le village. À 4h25, il y a déjà un peu de monde venu en jeep par la route opposée. Nous nous installons au bord de la falaise, devant les barrières de sécurité afin de contempler le paysage avec le minimum de têtes et bonnets dans notre champ de vision : nous aurions presque l’impression d’être seuls.

Le jour commence à se lever et le jeu de couleurs dans le ciel est splendide, la vue s’éclaircit petit à petit sur les volcans : un paysage époustouflant ! Le soleil peine toutefois à réchauffer l’atmosphère derrière les quelques nuages qui ralentissent sa progression. Nous sommes frigorifiés après plus d’une heure d’attente. Le vent souffle fort dans cet endroit dégagé, transportant avec lui poussière et cendres : nous en repartons couverts !

Nous rebroussons chemin et admirons tout au long du retour le Bromo fumant un épais nuage. Il y a de nombreux points de vue entre King Kong Hill et Seruni Point qui permettent d’avoir une vue dégagée et un peu de tranquillité : si c’était à refaire, nous nous arrêterions sur l’un d’eux pour un lever de soleil en amoureux.

De retour à 7h45, nous nous réchauffons avec un petit-déjeuner au Café Lava avant de nous reposer jusqu’en début d’après-midi. Pourquoi ? Pour se retrouver à contre-courant du programme des tours organisés. Ces derniers proposent tous de rejoindre un point de vue en jeep puis de partir directement au cratère. Nous avons d’ailleurs aperçu leur bal dans la caldeira sur le chemin du retour. Ainsi, nous misons sur le fait que les lieux soient vides dans l’après-midi.

Pour accéder au parc national de Bromo Tengger Semeru, dont fait partie le Bromo, il faut payer un droit d’entrée assez exorbitant par rapport au coût de la vie en Indonésie : 217,000 IDR en semaine ; 320,000 IDR le week-end. Toutefois, les locaux proposent leur service de transport jusqu’au pied du cratère en échange de l’exemption illicite de ces droits. À vérifier si cela est une proposition fiable.

Nous voulons rejoindre le cratère à pied et comme nous n’avons pas envie de payer l’équivalent de trois nuits d’hôtel ou de six repas pour cette visite, nous empruntons un chemin dérobé, normalement utilisé par les locaux pour descendre au cœur de la caldeira. Le chemin « officiel » pour ne pas payer se situe au pied de l’hôtel « Cemara Indah ». Cependant, après être passés plusieurs fois devant, il s’avère qu’une pancarte a été installée pour signifier aux touristes de ne pas emprunter ce chemin ; celui-ci est également surveillé tout au long de la journée.

Il en existe donc un autre, appelé « chemin des poireaux » par le blog Mi-fugue, Mi-Raison. Pour le trouver, il faut marcher le long de la même route empruntée le matin même puis prendre un chemin poussiéreux qui descend le long de la falaise.

Nous voici ainsi dans la caldeira : il s’agit d’une sorte de pleine désertique et circulaire entourant le volcan. Les limites de la caldeira sont ses falaises où est construit, ici, le village de Cemoro Lawang. Il n’y a pas d’obstacles au vent qui soulève sable et cendres sous forme de tempêtes. La visibilité est tantôt claire, tantôt inexistante et nous sommes surpris de voir un cavalier sortir de nulle part venir dans notre direction. Un garde du parc ? Non, seulement un local qui passe près de nous et nous dit « hello ».

Le paysage lunaire est si impressionnant que nous ne voyons pas passer l’heure de marche nous permettant d’atteindre le pied du Bromo culminant à 2,329 mètres. C’est un moment chargé d’émotions pour nous d’accéder au cratère d’un volcan encore en activité. Le Bromo, nommé ainsi en honneur du dieu hindou Brahma, est considéré comme une divinité et est honoré par les habitants de la région. Un temple est d’ailleurs érigé à ses pieds.

Plus que quelques marches et nous y sommes : le cratère de 800 mètres de diamètre se matérialise devant nos yeux dans un bruit guttural assourdissant. Nous reconnaissons une odeur familière suite à l’ascension du Ijen en début de semaine : le soufre.

Nous contemplons cette merveille de la nature un long moment tout en n’étant pas tout à fait rassurés : le Bromo a fait grandement parler de lui l’année passée suite à son regain d’activité. Le petit plus indéniable : nous ne sommes que trois au sommet. On pourrait presque croire que nous avons fait privatiser les lieux tant l’expérience est exclusive et inoubliable.

Plein d’étoiles dans les yeux, nous rebroussons chemin en direction du « chemin des poireaux ». La luminosité baisse petit à petit, nous réservant des couleurs fantastiques.

Pour terminer cette journée en beauté, l’eau chaude nous fait le privilège de sa présence dans notre logis de fortune et nous pouvons enfin prendre une douche avant de dîner au Café Lava.

Jour 3 : dimanche 17 septembre 2017

Retour à Probolinggo

8.9 km

Après une journée extraordinaire, il nous faut redescendre vers Probolinggo. Les minibus attendent le long de la route menant au « Cemara Indah », au niveau de la fourche. Nous décidons de nous y présenter à 9h30 car cela correspond à l’horaire où les jeeps des tours organisés sont de retour au village. Ceci est plutôt une bonne idée car nous n’attendons qu’une dizaine de minutes avant que le minibus ne parte avec à son bord 13 personnes [550,000 IDR/13 = 40,000 IDR par personne].

Une heure et quart plus tard, nous prenons un bemo [5,000 IDR] pour rejoindre l’hôtel où nous passerons la nuit. Nous avions prévu une journée tampon afin de pouvoir descendre de Cemoro Lawang et prendre sereinement notre train en direction de Yogyakarta le lendemain. Nous finirons la journée avec une panne générale de courant et d’eau dans la ville de Probolinggo et partons demain pour Yogyakarta.

en un clin d’oeil…

Où dormir ?

HOMESTAY UDIN

Classé #4/6 sur tripadvisor

13 € la nuit en chambre double avec salle de bain privative. Mitteux !

Où manger ?

Nous avons apprécié l’atmosphère et la décoration du Café Lava où nous avons passé nos soirées à nous réchauffer autour d’une tasse de thé. La nourriture est plutôt bonne et les prix raisonnables. Comptez 10,000 IDR pour un soft et 23,000 IDR pour un plat local.

Comment s'occuper ?

Le lever du soleil sur les volcans Bromo, Semeru et Batok est impressionnant. Nous recommandons l’ascension du cratère en début d’après-midi pour être le moins nombreux possible.

Combien ça coûte ?

Train Banyuwangi → Probolinggo :
84,000 IDR
Train Probolinggo → Yogyakarta :
208,000 IDR
Trajet bemo : 5,000 IDR
Minibus Cemoro : 550,000 IDR à partager