Jour 1 : vendredi 24 novembre 2017

De Kep à Kampot

6 km

Nous quittons Kep pour nous rendre dans la ville de Kampot, située à seulement 23 kilomètres de là. Il s’agit définitivement du trajet le plus court entre deux de nos destinations et ce, pour notre plus grand bonheur.

Les agences de transport de Kep proposent, pour rejoindre Kampot, des minivans à 3 USD par personne. Leurs propriétaires se cachent bien de dire qu’il est également possible de monter à bord des bus en provenance de Phnom Penh pour 2 USD par personne ! Il y a en effet deux compagnies qui s’arrêtent à Kep, quelques minutes, pour débarquer leurs passagers puis poursuivre leur route jusqu’à Kampot. Ces deux bus passent aux environs de 11h30 devant la « gare routière » de Kep [située en amont de l’Hôtel de la Plage]. Nous montons donc à bord du bus 168 de la compagnie Sorya pour un trajet de 35 minutes.

Kampot est totalement différente de sa comparse Kep. En effet, elle n’est pas située au bord de la mer mais le long de l’estuaire du Preaek Tuek Chhu. La ville est également plus peuplée, mais aussi plus animée et plus vaste.

Fraîchement débarqués du bus, nous marchons en direction de notre guesthouse, réservée à l’avance. Nous ne le savons pas encore mais nous partons dans le sens opposé au centre-ville par une double voie ultra fréquentée : nous sommes donc bien loin du charme de Kampot que l’on avait pu nous vanter. Nous sommes tentés de nous laisser abattre après la légère déception que nous avions déjà éprouvée concernant Kep mais nous décidons de louer un scooter [5 USD pour 24 heures] pour pouvoir nous déplacer plus facilement.

Ainsi, après une première panne à une centaine de mètre de la guesthouse et un changement de scooter, nous partons à la recherche des bâtisses d’architecture coloniales, ainsi que des restaurants et bars. Après avoir contourné plusieurs ronds-points à la décoration originale, nous atteignons notre but, non sans une pointe de soulagement : le centre-ville de nuit tient toutes ses promesses.

Jour 2 : samedi 25 novembre 2017

Poivre et sel

3.1 km

En fin de matinée, nous partons en scooter en direction de l’est de la ville. Pendant quelques kilomètres, nous côtoyons, sur la route principale, les minibus et autres camions puis nous bifurquons sur une route secondaire. Celle-ci est en réalité un chemin terreux, ponctué de nombreux nids-de-poule.

Sur dix kilomètres, Benjamin conduit notre scooter d’une main de maître, évitant les flaques et les trous. Le paysage dans lequel nous évoluons est tout simplement superbe, avec ses rizières et sa végétation. Nous traversons de nombreux villages ainsi que la ligne de chemin de fer.

Soudain, nous découvrons une gigantesque étendue d’eau : il s’agit du fameux « Secret Lake », qui n’a de secret que son nom. La difficulté, en effet, n’est pas de le trouver mais de rouler jusqu’ici lorsque l’on n’est pas un conducteur de deux roues expérimenté.

Le lac a cette particularité de pouvoir être traversé à pied. En effet, un passage a été aménagé pour que les véhicules puissent rejoindre la rive opposée, sans être obligés d’en faire le tour complet. Le phénomène est assez étrange car cela créé un lac à débordement : les eaux du bassin principal se déversent dans la nature environnante. Les locaux viennent ici pour nager, faire du tubing ou laver leur moto ; Benjamin, lui, en profite pour se rincer les pieds, éclaboussés par la boue du chemin.

En poursuivant sur cinq kilomètres supplémentaires, nous arrivons à la plantation de poivre nommée « La Plantation ». Nous ne savions pas que l’une des cultures les plus importantes de la région de Kampot est celle du poivre éponyme.

Pendant 45 minutes, nous visitons, gratuitement et avec un guide de l’entreprise, cette exploitation de 20 hectares. Nous nous promenons entre les différents pieds et découvrons les différentes sortes de poivre, ainsi que les méthodes de culture et la fabrication de l’engrais biologique.

Le poivre de Kampot est l’un des deux seuls poivres au monde, avec le poivre de Penja du Cameroun, à avoir reçu en 2010 l’appellation IGP [Indication Géographique Protégée]. Il s’agit, aussi mais surtout, du premier produit cambodgien à recevoir cette distinction.

Nous participons bien évidemment à la dégustation. Poivre noir, poivre blanc, poivre rouge : nous les testons tous. Certains sont très épicés et notre préférence va au poivre noir au sel. Produit avec des grains frais, nous aurions aimé en ramener dans nos valises, mais la date limite de consommation aurait été dépassée à notre retour en France. Nous optons donc pour le traditionnel poivre noir : une valeur sûre !

Nous effectuons le trajet en sens inverse pour revenir sur la route principale, puis prenons la direction des marais salants de Kampot où le paysage à perte de vue est tout à fait époustouflant.

Nous sommes en fin de journée, alors peut-être est-ce pour cela que nous découvrons des espaces de production déserts ? Après quelques recherches, il semble que l’explication soit bien plus inquiétante que cela.

En effet, à cause de conditions climatiques trop propices depuis les deux dernières années, la production de cet or blanc est largement excédentaire par rapport à la consommation nationale de sel. Ainsi, l’offre est plus importante que la demande, faisant chuter le prix de la tonne de façon conséquente. De plus, le sel consommé majoritairement au Cambodge n’est pas du sel produit sur le territoire mais du sel produit en Thaïlande.

En fin de journée, nous regagnons le centre-ville afin d’admirer un superbe coucher de soleil, le long de l’estuaire du Preaek Tuek Chhu, et de dîner.

Jour 3 : dimanche 26 novembre 2017

Parc national

2.7 km

Nous partons en début d’après-midi, avec notre scooter, en direction du Parc national de Bokor. Les dix premiers kilomètres se font sur une route à double sens avant de bifurquer sur l’entrée du parc. Nous nous attendions à y payer un droit d’entrée, mais celui-ci n’est plus en vigueur. C’est un immense panneau affiché sur une barrière de sécurité qui nous annonce la mention « No entry fee ».

Nous nous engageons sur la route qui serpente jusqu’au sommet du mont Bokor sur trente kilomètres. Nous sommes surpris de trouver une voie d’accès goudronnée si bien entretenue !

Plus nous montons, plus nous sentons la température diminuer. Pourtant, le mont Bokor ne culmine qu’à 1,080 mètres d’altitude ! Nous avions lu, en amont, qu’il était opportun d’emporter une petite laine pour se couvrir durant l’ascension : nous l’avons oubliée et nous nous en mordons les doigts. Très rapidement, le vent se met à souffler, nous faisant dériver de notre trajectoire.

Un sentiment très étrange nous envahi alors que nous ne sommes qu’à la moitié de notre ascension : nous traversons comme une chappe de nuages humides et le ciel s’assombrit. Nous avons l’impression d’être passés dans un monde parallèle où le temps s’est arrêté. D’ailleurs, le paysage lunaire que nous découvrons au sommet, après avoir croisé une gigantesque statue de Bouddha, colle parfaitement à cette atmosphère un tantinet étrange.

La curiosité majeure, ici, est « Bokor Hill Station » et ses monuments abandonnés. Son histoire est passionnante. Sa construction remonte à l’année 1917 : sous le protectorat français, l’endroit devient une station balnéaire où l’on vient chercher l’air frais et échapper aux températures de la ville. Abandonnée une première fois dans les années 40, le site connaît un nouvel essor dans les années 60, avant de tomber aux mains des Khmers Rouges en 1972 et ce, jusqu’en 1990, après un second abandon.

Le site est abandonné un troisième fois avant d’être de nouveau fréquenté par le public à partir de 1997. Nous sommes extrêmement surpris, encore une fois, d’observer ces bâtiments à l’abandon : église, casino, bâtisses. Mais ce qui nous étonne surtout, ce sont les très nombreux projets immobiliers en cours sur le site. En effet, cela construit dans tous les sens ! L’objectif est de créer une ville pouvant accueillir 100,000 habitants : un projet qui semble fou avec ce climat !

Nous ne nous attardons pas car nous sommes frigorifiés mais avant de repartir, nous réalisons une belle cascade en scooter, alors que nous voulons prendre une dernière photo : la roue se prend dans du sable et nous nous retrouvons couchés sur le flanc ! Plus de peur que de mal, nous repartons avec un bleu et une blessure légère au pied !

La visite vaut le détour uniquement lorsque l’on a du temps dans la région mais ne nous semble pas être incontournable. Toutefois, cela permet de bénéficier d’un panorama assez agréable sur le littoral ainsi que sur la ville de Kep que nous observons au loin, et l’île vietnamienne Phu Quoc.

Notre séjour à Kampot arrive déjà à son terme. Nous devons rendre notre scooter et n’avons pas le temps de faire une visite au Marché de Nuit. Nous sommes ravis de cette étape et sommes prêts à partir, demain, sur l’île de Koh Rong Sanloem.

en un clin d’oeil…

Où dormir ?

MY PARENTS GUESTHOUSE

Classé #17/92 sur tripadvisor

14 € la nuit en chambre double avec salle de bain privative. Un service excellent !

Où manger ?

Nous avons dîné dans le centre-ville de Kampot où il est aisé de trouver des restaurants aux prix peu élevés. Une bière pression coûte 0,50 USD tandis qu’un Lok Lak coûte 3,50 USD. Nous avons diné au Family Bar ainsi qu’au Happy Pizza Kampot.

Comment s'occuper ?

Il est indispensable de louer un scooter pour se déplacer sur les différentes activités que compte la région de Kampot :
Visite d’une plantation de poivre
Marais Salants
Parc National du Bokor

Combien ça coûte ?

Bus Kep → Kampot : 2 USD
Ticket combiné Kampot → Koh Rong Sanloem : 25 USD
Location scooter : 5 USD
Essence 1L : 0,94 USD
Eau 1,5L : 0,50 USD