Jour 1 : jeudi 1 février 2018

Nous débarquons en Australie

14.2 km

Une page se tourne et une nouvelle s’ouvre ! Pour cela, c’est un long trajet qui nous a emmené jusqu’en Australie. Depuis Kuching, nous avons pris, la veille, un vol vers Kuala Lumpur, puis, nous avons pris un vol de nuit pour rejoindre Perth, après avoir succombé à notre rituel d’aéroport : manger un Whooper !

Le vol a duré cinq heures trente et nous arrivons à 5h30 ce matin, la nuit n’a pas été très reposante car les avions de la compagnie AirAsia ne sont, en effet, pas les plus confortables. Toutefois, nous sommes tout excités d’atterrir sur ce nouveau continent : celui-là même que nous savions facilement placer sur une carte en cours de géographie et que nous n’avions, ni l’un ni l’autre, pensé pouvoir visiter un jour, tant il nous semblait à l’autre bout du monde. Je n’ai d’ailleurs jamais vu Benjamin être aussi captivé par la vue extérieure et impatient que l’avion ne se pose.

Nous savons que les procédures d’immigration vont être longues, toutefois, nous sommes surpris d’avoir affaire à des agents très sympathiques et aidant. Un carton d’immigration nous avait été distribué dans l’avion pour répondre à une série de « questions pièges » où nous savions d’avance que nous ne pourrions pas donner la réponse attendue. Après 9 mois en Asie et les tampons sur notre passeport, il nous est en effet difficile de répondre négativement aux questions « avez-vous été en contact avec des animaux récemment ? » et « avez-vous été en contact avec de l’eau ? ». Nous avions prévu le coup en nettoyant tout de fond en comble et finalement, la seule question qui intéresse le douanier est : « amenez-vous des aliments sur le territoire ? ». Non, nous avons fini nos réserves de saucisson en amont. Au final, ces procédures durent 1h15 : grande déception, aucun tampon n’est apposé sur le passeport en Australie. Nous avions pris soin de réaliser en amont notre evisitor 651, gratuit, obligatoire et à faire en ligne avant l’arrivée sur le territoire. Il donne le droit à un séjour touristique de trois mois au maximum.

Pour quitter l’aéroport, le moyen le moins onéreux est le bus [une trentaine de minutes pour 4,70 AUD par personne, payés en cash au chauffeur] : numéro 380 pour le terminal international et numéro 40 pour le domestique. Les deux ont pour destination Elizabeth Quay.

8h00 est passé de peu lorsque nous nous retrouvons dans les rues de Perth. Premier constat de la journée : le ciel est d’un bleu intense que nous n’avions pas vu depuis longtemps. Nous sommes ici en plein été où le risque de pluie est nul. Fini les « je prends les capes de pluie ou non ? », « tu penses qu’il va pleuvoir ? ». Il fait plutôt frais de bon matin et surtout, c’est une atmosphère sèche qui nous entoure. Fini les taux d’humidité à plus de 60% où à peine 30 secondes après avoir mis le nez dehors, nous sommes tout dégoulinants.

Nous avons réservé une chambre privative dans un AirBnb qui se situe dans une rue résidentielle du quartier de East Perth. Nous essayons de récupérer un peu avant de nous rendre au supermarché où nous faisons le deuxième constat de notre journée : « c’est quoi ces prix ??? ». Tout, je dis bien tout nous semble avoir des prix démesurés. Même les restaurants asiatiques et vietnamiens n’affichent pas de tarifs en dessous de 10 AUD. Et dire que nous payions ces mêmes plats quelques centimes en Asie du Sud-Est ! Il va nous falloir un temps d’adaptation. Nous faisons une folie et achetons un wrap au Brie : nous avions presque oublié le goût !

Troisième constat de la journée : les prises électriques australiennes ne sont pas du tout les mêmes qu’en Asie. Nous nous mettons donc en quête du graal et pourrons bientôt en faire la collection ! C’est au centre commercial Carillon City, chez « Mr Shaver Shop », que nous menons à bien notre mission pour 16,98 AUD.

C’est donc un cœur du CBD de Perth que nous déambulons le reste de l’après-midi. Au fil de nos envies, nous tournons, bifurquons, rebroussons chemin pour découvrir une ville à l’architecture fascinante.

Les rues Hay Street Mall et Murray Street Mall sont piétonnières et sont les plus commerçantes : elles abritent plusieurs centres commerciaux. L’atmosphère y est à la détente et à la fête avec des musiciens installés un peu partout. C’est également ici que nous trouvons le Perth Visitor Centre où des volontaires dispensent des conseils de visites : un détour incontournable. Il existe un deuxième centre qui s’appelle WA Visitor Centre et qui promeut les activités aux environs de Perth.

Quatrième constat : nous sommes entourés d’individus de type caucasien et non plus de type asiatique. Les premières minutes, nous avons été un peu déboussolés. Les styles vestimentaires des australiens changent du tout au tout. Les motifs et les couleurs de cheveux sont plus osés les uns que les autres !

Nous traversons la rue London Court, construite en 1937 dans un style Tudor : la rue abrite boutiques de souvenirs et points de restauration. Nous allons ensuite jusqu’à la tour « David Malcom Justice Center ». Les reflets des nuages dans sa façade sont tout simplement sublimes. À côté, se trouve l’hôtel de ville dont l’architecture est complètement différente mais superbe. En réalité, nous étions à la recherche d’un magasin qui nous manque déjà : le 7/11 ! Benjamin a repéré leur compagne de publicité sur les bus de la ville : les slushes sont vendues 1 AUD ! Parfait pour le goûter !

Nous poursuivons ensuite vers Elizabeth Quay. Cet endroit, nommé comme cela en l’honneur de la reine Elizabeth II, est situé entre le CBD et la Swan river. Un vaste projet de réaménagement est en cours mais nous apprécions déjà la beauté du lieu.

Depuis le pont suspendu, nous admirons la vue sur les tours de Perth. En nous retournant, nous avons devant nous la rive sud de Perth et les bateaux à voile naviguant sur les eaux de la rivière. De nombreuses œuvres d’art sont installées un peu partout dans cet espace. Bref, l’endroit nous plait instantanément.

Nous rejoignons ainsi Barrack Square, situé dans le prolongement du quai, où nous admirons la superbe Bell Tower. Cette tour abrite 18 cloches dont 12 viennent de l’église St Martin-in-the-Fields située sur Trafalgar Square à Londres. Nous ne sommes pas montés à l’intérieur sur sa plateforme d’observation et avons préféré déambuler entre les quelques bars installés en bord d’eau : cela doit être agréable d’y prendre un verre.

Cinquième constat : nous pouvons de nouveau boire l’eau du robinet ! Benjamin s’est donc amusé à boire sur toutes les fontaines d’eau potable que nous avons rencontrées dans la rue.

Pour terminer cette première journée en immersion totale, nous dégustons un délicieux Fish & Chips dans du papier journal [10 AUD la portion chez John’s Fish & Chips 144 Bennett Street]. Nous apprenons par la même occasion que l’alcool ne peut être vendu que dans des boutiques possédant une licence particulière : nous n’avons donc par exemple par trouvé de bières dans les supermarchés. Il faut également avoir plus de 18 ans et la carte d’identité peut être demandé si le vendeur a le sentiment que l’acheteur a moins de 25 ans.

Depuis notre balcon, nous avons une vue sur le stade de criquet illuminé où se joue la demi-finale de la Big Bash League. L’équipe de Perth a malheureusement perdue.

Jour 2 : vendredi 2 février 2018

À l’heure australienne

17.3 km

Nous avions pris nos habitudes en Asie et avions opté pour un rythme de croisière ces dernières semaines en nous disant : « nous serons plus actifs en Australie ». Le moment est donc venu pour nous de remettre le réveil et de partir de bon matin.

Dans la matinée, nous réalisons la visite de deux quartiers situés derrière la gare de Perth : le Perth Cultural Centre et Northbridge.

Le premier n’est pas vaste et comprend la bibliothèque, le théâtre, le Western Australia Museum, actuellement fermé, et le Art Gallery Museum. Nous décidons de visiter ce dernier dont l’entrée est gratuite.

Les œuvres sont, sans surprise, classées par thématique temporelle mais l’ensemble est très bien présenté. Dans l’aile historique, nous découvrons l’ancien tribunal de police ; dans l’aile moderne, une statue de Niki de Saint Phalle attire notre attention ; et dans l’aile contemporaine, nous nous éclatons ! Vélos reconstitués, œuvres avec des néons, d’autres très minimalistes dont nous ne comprenons pas toujours la signification et une thématique récurrente sur la recherche d’identité.

Après une heure de visite, nous poursuivons à pied pour rejoindre Northbridge. Ce quartier possède des bâtiments avec deux étages au maximum et de nombreux bars, restaurants et clubs s’y concentrent. C’est un lieu urbain plutôt branché et la culture hipster y est souvent rattachée. En journée, il ne semble pas y avoir beaucoup de monde et certains établissements sont fermés. Nous marchons jusqu’à la place Northbridge Piazza, où un grand écran est installé pour les projections gratuites de films en extérieur, et faisons demi-tour.

L’une de nos activités favorites est toujours de nous rendre dans les supermarchés pour découvrir les produits et les habitudes de consommation des habitants. Nous en profitons pour faire des courses car il est moins cher d’acheter des plats préparés ou de cuisiner, que d’aller au restaurant ici. Nous remarquons avec étonnement que les produits bruts sont plus chers que les produits peu recommandés pour la santé. Les produits sont notés de 1 à 5 pour indiquer s’ils sont bons ou non pour la santé et cette information est présente sur l’emballage.

Il y a quelque chose de super à Perth : les bus gratuits ! En effet, dans la zone 1, quatre lignes appelées « CAT » permettent de se déplacer aisément d’un lieu à un autre sans débourser un centime. Ce système est très pratique et très facile à utiliser car la fréquence des bus est élevée. Les arrêts sont signalés par un motif de chat et les bus s’arrêtent à chacun sans avoir besoin de les héler. L’office de tourisme nous a confirmé que les bus de ligne étaient gratuits également lorsque l’on monte et l’on descend dans des arrêts de la zone 1.

En milieu d’après-midi, nous prenons la direction de l’est pour rejoindre Heirisson Island à pied. Cette île est située au milieu de la Swan River et sert de lien entre Perth et Victoria Park. Si cette île est connue, c’est pour abriter, non pas des hérissons comme son nom pourrait le suggérer, mais plutôt des kangourous. Nous entrons donc dans la zone délimitée par un grillage, qui leur est réservée. Ces animaux ne se montrent normalement que dans les moments les plus frais de la journée et nous pensons qu’il est donc encore un peu tôt pour en observer. Que nenni, le premier que nous voyons est situé sous un arbre, bien au frais et est en train de dormir. Son sommeil était tellement profond qu’il en bavait.

Ravis de cette rencontre, nous poursuivons notre promenade silencieusement, en écoutant les cris des très nombreux oiseaux. Du bout de l’île, il est également possible d’observer la skyline.

Malgré tous nos efforts pour nous fondre dans le paysage, nous ne recroisons pas de kangourous et décidons donc de rebrousser chemin. Quelle n’est pas notre surprise de croiser deux spécimens en bord de chemin. Nous avons pu nous en approcher pour les observer manger et se déplacer. Un grand bonheur de pouvoir les voir d’aussi près.

Nous retraversons la Swan river en sens inverse et décidons de longer ses quais aménagés depuis The Point, jusqu’à la Bell Tower. Sur un peu plus de deux kilomètres, il est apaisant de se promener au bord de l’eau. Les arbres bordent l’allée piétonnière ainsi que la piste cyclable. Nous apercevons dedans, de sublimes oiseaux multicolores ainsi que des dizaines de cacatoès. Ces derniers sont aussi nombreux que nos pigeons parisiens. Cette promenade est très paisible et nous offre de belles vues sur les deux rives.

Nous en profitons également pour découvrir les sculptures du « Art Trail – The Big Splash », représentant des dauphins. Ces dernières sont exposées dans les rues de Perth jusqu’au 4 mars 2018.

Enfin, nous passons notre fin de journée au festival Fringe World, le festival le plus populaire de la région ouest de l’Australie, qui a lieu cette année du 26 janvier au 25 février. Plusieurs scènes ont été installées en plein air dans le centre-ville et permettent à des artistes de s’y produire. Au programme donc : musiciens, magiciens, comédiens ou encore acrobates dans une ambiance très agréable ! Les spectacles de rue sont gratuits, tandis que les représentations plus importantes sont payantes.

Jour 3 : samedi 3 février 2018

Rottnest Island

3.1 km

De bon matin nous rejoignons la gare de Perth pour monter à bord d’un train en direction de Fremantle. Il n’est pas difficile de se repérer dans la gare, la seule épreuve est de sélectionner le bon ticket aux bornes automatiques. En effet, il y en a toute une ribambelle à des prix variant du simple au double. Comme nous sommes un jour de week-end, la propriétaire de notre Airbnb nous a conseillé d’acheter un « Family Rider ». Ce ticket permet de faire voyager sept personnes sous le même ticket et les trajets sont illimités dans une même journée : une économie non négligeable, même à deux lors de déplacements lointains [12,60 AUD].

Le trajet jusqu’au terminus dure une trentaine de minutes et cela nous permet d’arriver à seulement quelques mètres du port où nous devons prendre un ferry pour rejoindre Rottnest Island.

Cette île est promue comme l’activité numéro 1 à réaliser dans la région de Perth : Benjamin l’avait repérée il y a quelques mois et était très impatient de la découvrir.

Il existe trois opérateurs de ferries différents qui pratiquent des tarifs variants du simple au double. Nous avons eu l’opportunité d’effectuer la traversée aller-retour gratuitement avec le tout nouvel opérateur, Sealink, qui a lancé sa flotte depuis le mois de novembre 2017. Cette compagnie pratique les prix les plus bas. La contrepartie est que les départ s’effectuent depuis Fremantle et non depuis Elizabeth Quay ou Hillary Boat Harbour, comme ses concurrents. Sealink facture donc un aller-retour à 67 AUD [frais gouvernementaux d’entrée sur l’île de 18 AUD inclus]. Cette excursion est, il faut le noter, plutôt onéreuse mais cela vaut vraiment la dépense.

Pour profiter au maximum de notre journée sur Rottnest Island, nous prenons le ferry de 9h10. La traversée dure 35 minutes sur une eau claire. Le ferry n’est pas plein et pouvons donc choisir nos places. La majorité des passagers s’installe à l’étage du haut pour profiter du pont extérieur. Les ferries sont neufs, très propres et les fauteuils sont d’un grand confort. Le personnel est très sympathique et le wifi est gratuit à bord ! Pour finir, la musique diffusée est vraiment chouette ! Bref, nous aurions presque passé notre journée sur le ferry !

Blague mise à part, nous arrivons sur Rottnest Island et notre première mission est de louer des bicyclettes. En effet, il s’agit du moyen le plus rapide et le plus sportif pour profiter de l’île, lorsque l’on a comme nous, une journée sur place. Sealink ne propose pas de forfait incluant la location de vélo avec ses tickets de ferry, mais il est possible d’embarquer son propre deux-roues à bord. Nous nous rendons donc au seul loueur présent sur l’île : Pedal & Flipper. Qui dit seul loueur dit prix fixe : 30 AUD pour 24h de location d’un vélo standard. Nous avions essayé se faire une réservation sur internet mais notre carte de débit n’a pas été acceptée comme moyen de paiement sur leur site. Arrivés sur place, nous nous sommes aperçus qu’ils possédaient un tel parc de vélos que la réservation n’était pas obligatoire. De plus, il y avait plus de queue au guichet des réservations que des locations sur place.

Première étape, trouver un casque à sa taille : le port en est obligatoire sur Rottnest Island. Deuxième étape : payer et se délester d’une caution de 50 AUD par vélo. Troisième étape : tester et sélectionner son vélo. Quatrième étape : c’est parti ! Le loueur ne donne pas d’antivol avec ses bicyclettes car il n’y a apparemment pas de vols sur l’île. Les vélos possèdent tous un numéro d’identification qui est apposé sur la facture au moment de la sélection du modèle.

Il y a de très nombreux chemins de randonnées sur Rottnest Island qui ont l’air d’offrir des vues inaccessibles aux cyclistes, notamment les chemins qui longent la côte. Il faut toutefois avoir plusieurs journées sur place pour profiter de ces 50 kilomètres de sentiers. Il existe aussi des services de bus ou des tours organisés.

Il y a trois parcours pour les cyclistes allant de 4 à 22 kilomètres. Nous choisissons évidemment le dernier car il permet de faire le tour complet de l’île via la côte. Le parcours est en excellent état puisque qu’il nous fait emprunter les routes goudronnées, que nous partageons avec les bus. Nous n’avions pas du tout conscience de la topologie du terrain : quelle surprise donc de découvrir un terrain plus que vallonné. Nous profitons des descentes pour prendre de la vitesse afin de soulager nos jambes dans les sacrés montées : chaussures obligatoires pour tenir le rythme et une bonne dose de souffle et d’effort à fournir !

À peine partis, nous rencontrons un très long serpent noir en bord de route. On nous en avait parlé et de nombreux panneaux signalétiques sur l’île mettent en garde les visiteurs : ce n’est donc pas vain.

Nous nous enfonçons dans les terres, autour des lacs et nous sommes déjà époustouflés par la beauté du paysage. Le phare blanc de l’île se dresse au loin, se reflétant dans l’eau.

Nous faisons un premier arrêt sur la côte à Geordie Bay : les yachts sont nombreux dans la baie. Cela nous permet de découvrir les cottages qu’il est possible de louer pour séjourner plusieurs jours à Rottnest Island : nous n’avions ni le temps, ni le budget cette fois, mais nous y reviendrons certainement.

Nous faisons un détour du parcours pour aller jusqu’au Pink Lake, un lac avec de la végétation rose qui l’entoure.

Chaque route, nous offre des paysages incroyables : nous n’en croyons pas nos yeux. La préservation de la faune et de la flore est une priorité à Rottnest Island et les différentes autorités en charge veillent. Une importance considérable est apportée au recyclage avec des poubelles implantées un peu partout, des zones qui ne sont pas accessibles au public pour permettre de replanter, une éolienne a même été installée pour fournir 30% de l’énergie nécessaire.

Nous avons l’embarras du choix pour faire un arrêt pique-nique sur la plage et choisissons Narrow Neck, située à l’orée de la presqu’île. Peu de touristes viennent jusqu’ici, si bien que nous sommes cinq sur la plage, entourés de mouettes. L’eau est plutôt fraîche mais transparente ! Nous en profitons pour reprendre quelques forces, avant de repartir.

Nous atteignons l’extrémité de la presqu’île : le Cape Vlamingh. Les deux points de vue sont sublimes où l’eau se fracasse sur les rochers.

Nous marchons jusqu’au point de vue de Cathedral Rocks et nous sommes ravis de cet arrêt qui nous permet d’observer des phoques. Ils sont nombreux dans la baie, la nageoire en l’air à prendre le soleil.

Le trajet se fait sur la même route, en sens inverse. Si la route grimpe énormément pour y venir, elle descend donc pour en repartir !

Benjamin est inquiet : nous n’avons toujours pas vu de quokkas depuis le début de la journée. Nous pensions en effet, les trouver en nombre tout autour de l’île. Tout à coup, il pile car un quokka se trouve au bord de la route. Benjamin s’approche doucement et celui-ci, que nous surnommons Balthazar, n’a pas du tout peur. Plutôt intrigué, il s’approche à son tour. Les quokkas sont des marsupiaux qui sont surnommés les « animaux les plus heureux du monde ». Animaux nocturnes, ils ne vivent que sur deux îles : l’île de Rottnest et l’île de Bald.

Nous repartons tout heureux et décidons de monter jusqu’au phare que nous apercevons depuis le début de notre promenade. La route est très pentue et demande une sacrée énergie en vélo mais la vue est imprenable sur toute l’île. Le temps est tellement clair que nous distinguons également au loin le port de Fremantle et la Skyline de Perth.

Le bord de cette route est entouré de buissons et d’arbres. Ainsi, des dizaines de quokkas y ont élu domicile sous les branches, profitant de l’ombre. Nous sommes charmés par un jeune quokka qui répond au surnom de Barthélémy et qui se laisse caresser sans rechigner [ils aiment, comme les petits chiens, les gratouilles sur les joues et derrière les oreilles]. Nous l’aidons à attraper les branches des buissons un peu haute pour sa taille, avant de lui dire au revoir.

Nous passons devant Salmon Bay et nous arrêtons sur la plage Little Salmon Bay : plus petite et nettement plus fréquentée, pour une pause sandwich et baignade. L’eau est fraîche mais Benjamin se régale.

Nous rentrons tranquillement jusqu’au village, après avoir fait une pause pour remplir notre bouteille à la première fontaine d’eau potable disponible. En effet, il est important d’emporter une quantité d’eau suffisante pour la journée car les dernières fontaines d’eau disponibles se situent à Geordie Bay et à Bickley Point.

Les vélos doivent être rendus pour 17h30. Nous anticipons la longue file d’attente en les rendant vers 17h00 et n’oublions pas de récupérer notre caution.

Nous déambulons dans le village principal avant de regagner l’embarcadère de ferry. Le nôtre part à 17h55 : un horaire parfait pour profiter pleinement de la journée complète sur l’île. Nous regagnons Fremantle à 18h35 et sommes de retour à Perth à 19h10 en train.

Une journée mémorable et incontournable lorsque l’on est dans la région !

Jour 4 : dimanche 4 février 2018

Kings Park

13.2 km

Àprès trois journées bien remplies, nous avons décidé de nous octroyer une journée plus tranquille. Pour cela, nous nous rendons au parc le plus populaire de Perth : Kings Park. Celui-ci est tout simplement gigantesque : 400 hectares de nature en pleine ville, plus grand donc que le célèbre Central Park de New-York.

Installés sur le Mont Eliza, il offre donc des points de vue sublimes sur la skyline de Perth ainsi que sur la Swan River. Rien que pour cela, le détour vaut le coup d’être fait.

Kings Park abrite le jardin botanique de Perth où 319 espèces florales de la région Western Australia sont plantées et protégées. La promenade entre ces spécimens est très agréable et est très éducative. Certains arbres menacés ont même parcouru plusieurs kilomètres afin d’être replantés dans cet endroit propice à leur sauvegarde.

Nous empruntons le Lotterywest Federation Walkway qui permet de marcher au même niveau que la canopée du parc. Le clou du spectacle est le pont transparent de 620 mètres et situé à 52 mètres de haut.

Nous décidons d’aller jusqu’à la tour DNA, une tour d’observation métallique en forme de molécule ADN. La vue est également intéressante. Cela nous permet de découvrir que nous ne sommes qu’à l’entrée du parc et que celui-ci s’étend à perte de vue.

Nous décidons de nous éloigner des sentiers fréquentés et de suivre notre instinct [et surtout celui de l’application GPS maps.me]. La pelouse est d’un vert éclatant, tandis que le ciel est d’un bleu intense et que le soleil brûle. Heureusement, de nombreux points d’eau potable sont mis à disposition.

Les habitants de Perth sont nombreux à se réunir sur les pelouses, autour des espaces de jeux pour enfants dans le but de réaliser un pique-nique. Nous n’aurons d’ailleurs jamais vu autant de fêtes d’anniversaire organisées le même jour ! Les infrastructures sont entretenues et le parc est d’une propreté incroyable. Une installation a cependant attiré notre attention, parce que cela sentait très bon : les barbecues en libre-service ! Chacun peut donc se préparer ses grillades avec pour seule consigne de nettoyer après son passage : une invention que nous adorons !

Nous poursuivons sur des chemins sableux, entre les arbres : impossible de croire que nous sommes dans un parc en pleine ville ! Presque trois heures de promenade très agréable.

Pour terminer notre après-midi, nous assistons au dernier spectacle du festival Fringe World de ce week-end. Deux acrobates de rue nous présentent un spectacle très drôle et très impressionnant.

En début de soirée, nous retrouvons Anne, une très bonne amie que je n’ai pas vu depuis presque quatre ans. Nous nous retrouvons sur les mêmes dates à Perth par hasard : le monde est petit et c’est lorsque l’on voyage que l’on en prend conscience.

Nous dînons dans l’un des quartiers que nous n’avons pas encore arpenté : Claisebrook. Cet endroit construit autour de la rivière et de son pont, lumineux en soirée, est vraiment charmant. Quelques bars et restaurants y sont installés et permettent de profiter de la vue et du calme du lieu [10 AUD la pinte ; 25 AUD la pizza].

Jour 5 : lundi 5 février 2018

Penguin Island

8.2 km

C’est une nouvelle île que nous décidons de visiter : Penguin Island. Nous rejoignons la ville de Rockingham, située à 55 km de Perth, en voiture. Le trajet dure 50 minutes avant que nous atteignions les bureaux de la compagnie Rockingham Wild Encounters [parking gratuit juste en face de l’accueil].

Nous avons la chance d’être invités par cette entreprise pour prendre part à l’une de leurs croisières, appelée « Dolphin, Penguin & Sea Lion Cruise » [il est possible également de se rendre uniquement sur l’île via le ferry]. Nous embarquons à bord d’un bateau pouvant accueillir trente personnes et partons à la découverte de la baie de Shoalwater pendant 90 minutes.

Nous sommes accompagnés d’une guide qui nous explique tout ce que nous devons savoir sur l’écosystème de la région. Le bateau ralentit peu à peu pour se faire discret et tenter d’apercevoir des dauphins. Nous n’attendons pas longtemps pour qu’ils se montrent et s’approchent du bateau. Il est très impressionnant de les voir d’aussi près. Nous avons la chance de voir un bébé dauphin, protégé par deux mères.

Nous voguons ensuite vers une toute petite île où l’être humain ne peut pas accéder. Cette dernière s’appelle « Bird Island ». De nombreux oiseaux de Bornéo y migrent et nous les apercevons voler autour de nous.

Alors que le bateau accélère pour rejoindre notre troisième arrêt, un groupe de dauphin s’amuse à sauter dans les vagues que produit notre navire. Nous les voyons effectuer des pirouettes pendant plusieurs minutes : un vrai bonheur pour les yeux.

Notre dernier arrêt se fait autour d’une plage où des lions de mer sont en train de dormir au soleil. De temps en temps, nous les voyons lever une nageoire, remuer puis se rendormir. Un spectacle assez impressionnant.

Il est inclus dans le package de cette croisière plusieurs autres activités que nous pouvons effectuer seuls. Nous sommes dons déposés sur la jetée de Penguin Island à 12h20 et pouvons rejoindre l’une des trois sessions de nourrissage de la dizaine de pingouins résidents. Ces petits mammifères ont été sauvés et ne vivent plus à l’état sauvage. Il est impressionnant de les voir déguster les petits poissons que la soigneuse leur donne avec amour et passion. La star du lieu n’est autre que Kévin, un petit pingouin qui aime se faire remarquer en poussant des petits cris pour amuser la foule.

Nous en profitons ensuite pour faire le tour de cette île de 12,5 hectares. Les visites ainsi que les lieux accessibles à l’être humain sont extrêmement contrôlés car il s’agit d’un repère pour les oiseaux : nous apercevons ainsi d’énormes pélicans par dizaines. Le plus impressionnant est de les voir planer au-dessus de nos têtes : leur vol est majestueux.

Le tour de l’île est plutôt rapide car ce trail, qui nous fait passer de plages en plages par des points de vue, dure 2 km. Il n’y a pas de boutiques sur l’île, toutefois, il est autorisé d’apporter son pique-nique. Nous mangeons donc nos sandwichs sur l’aire appropriée, face à la mer. Nous avons pour compagnon une petite mouette téméraire. Petit à petit, celle-ci s’approche de nos mets, jusqu’à tenter de nous attaquer pour nous en voler un bout ! Raté, nous avons été plus rapide qu’elle !

Un ferry, d’une durée de 5 minutes, ramène les visiteurs sur le continent. C’est ainsi que se termine notre journée. Si c’était à refaire, nous écouterions les recommandations des employés au moment de la réservation : « prenez des vêtements chauds ». En effet, nous étions frigorifiés durant toute la croisière car le vent soufflait assez fort !

Jour 6 : mardi 6 février 2018

Expédition dans le désert

7.8 km

Nous partons de bon matin à bord de « Woody », notre voiture de location pour nos trois derniers jours à Perth [101 AUD chez Alamo]. Nous en profitons ainsi pour découvrir les environs et après Penguin Island la veille, voici le tour du désert.

Nous avons choisi de faire l’aller-retour sur la journée et de dormir à Perth ce soir. Nous choisissons ainsi de réaliser la première partie d’une boucle de plusieurs jours qu’il est possible de faire de Perth jusqu’à la Côte Turquoise.

À peine sortis de l’agglomération de Perth, nous suivons la route numéro 60 appelée « Indian Ocean Drive ». Et oui, nous réalisons enfin que nous sommes sur la côte ouest australienne, bordée par l’océan indien. Malgré son nom, cette route n’est pas en bordure de côte mais traverse des paysages incroyables. Une route unique entourée des étendues à perte de vue : tantôt la végétation est très dense, tantôt nous avons affaire à un sol désertique.

Quelques panneaux nous font sourire en bord de route avec des symboles que nous ne connaissons pas dans notre code de la route : traversées de kangourous, émeus ou échidnés. Nous rions moins lorsque nous évitons un gros serpent sur la route ainsi que quelques cadavres d’animaux sur le bas-côté.

À partir de la ville de Lancelin, nous entrons sur la « côte Turquoise », longue de 150 km. Nous voyons donc apparaître la côte et l’océan. Des immenses dunes de sable blanc se dressent au milieu du désert : un panorama sublime !

Le trajet dure un peu plus de deux heures jusqu’au point le plus au nord que nous avons choisi d’atteindre : les Pinnacles, situées à 17km au sud de la ville de Cervantes. Il n’y a pourtant que 190 kilomètres depuis Perth mais les routes sont limitées à 100 km/h, ou 110 au maximum. Nous connaissons plus d’un conducteur français qui serait donc malheureux ici !

On nous avait dit que peu de bien de cet endroit : « ce sont des rochers, quoi », mais comme nous n’avions jamais vu de Pinnacles, nous avons décidé de nous faire notre propre opinion ! Nous choisissons d’effectuer le tour en voiture de 4 km, sur un chemin de sable délimité mais sans difficultés de conduite.

Nous tombons instantanément sous le charme de cet endroit. Effectivement, il s’agit de roches de tailles très différentes, posées là, au milieu du désert. Les scientifiques ne savent expliquer avec certitude leur origine.